Approche philosophique des désordres de l’âme et du corps à la Renaissance et au premier XVIIe siècle au prisme de la physiognomonie et de la pathognomonie
Abstract
La Renaissance et le premier XVIIe siècle sont aux prises avec différentes formes de « désordres », de « troubles », marquant le passage d’un monde à un autre, un changement d’épistémé dans différents domaines et selon des modalités qui manifestent la diversité des voies d’accès à ce que d’aucuns nomment l’entrée dans la « Modernité », notamment du point de vue de la connaissance et de l’anthropologie. L’étude philosophique de ces questions révèle une tension constitutive d’une période charnière de l’histoire des idées : la sensibilité de l’époque s’éclaire à partir d’une mutation du regard porté sur le corps, l’âme et leurs troubles conjoints. Comment l’êthos caractéristique de la Renaissance va-t-il céder le pas à la métaphysique des passions à l’Âge classique ? L’article entend éclairer le regain d’intérêt pour les troubles de l’âme et du corps à la lumière du corpus peu étudié des traités et des textes relevant de la physiognomonie et de la pathognomonie. Y sont notamment abordées deux dimensions du sensible : l’esthétique et la « civilité » qui font apparaître le rôle joué par la physiognomonie dans la figuration des mouvements de l’âme et la fonction sociale que revêt la physiognomonie.