Vrouz : portrait de la poète en clown
Abstract
Le sonnet de Rouzeau, c'est un peu la redingote de Charlot, que la poète admire tant. Habit d'emprunt, vieilli, démodé: même si le compte y est, les 14 vers bien mesurés sans rien qui manque, le sonnet selon Rouzeau sonne comme nul autre. Comique et sédimenté de souvenirs multiséculaires, Vrouz détourne l'ancien jeu des vers, les expressions figées, mots des poètes amis du temps présent ou du passé, images d'enfance, publicités commerciales. Burlesque, le sonnet se moque de soi d'abord, il raille les complicités des puissants, de l'Etat et du capital aussi. Entre terre et ciel, il prend le parti des pauvres, chômeurs, ouvriers, gamin rom, travailleur immigré, adolescente amoureuse. Et les sonnets de Vrouz, ces "autoportraits avec ou sans moi" arpentent mètre à mètre tout l'espace entre le tombeau des amis et la vivante image des prochains et prochaines, pour tisser dans ces liens l'image d'une femme aimante et railleuse à la fois, un portrait de la poète en clown.
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