L’article montre comment la crise de la minorité de Charles II a pu donner des outils pour repenser le corps monarchique en réarticulant art du gouvernement et religion. Autour du bâtard royal don Juan José de Austria, l’ordo amoris devient le socle d’une monarchie pensée comme corps communicationnel où, grâce à la publicística, s’opère le miracle ininterrompu de la co-présence du roi et des sujets au sein d’un dialogue où les communautés politiques voient leurs singularités respectées. L’usage inédit de l’imprimé et de la publicité est mis à profit pour répondre à plusieurs défis récurrents qui relèvent de l’articulation des territoires de la monarchie composite et du gouvernement d’un Empire, celui de la conciliation de l’unité et de la multiplicité, celui du gouvernement à distance et celui de la politique comme praxis, c’est-à-dire de l’harmonisation entre religion et raison politique.