Cet article aborde un épisode de l’histoire des relations tumultueuses entre le roi et la noblesse où le récit généalogique, mis au service d’une légitimation politique, joue un rôle-clef. À travers la question de la grâce et en se plaçant sur le terrain des luttes de pouvoir, l’étude des discours généalogiques du valido Valenzuela - accusé d’être un parvenu et un usurpateur – au miroir de leur réception, permet d’interroger la crise identitaire d’une noblesse qui doit se redéfinir et lutter pour conserver son rôle politique. Il s’agit d’un cas paradoxal où la généalogie, dans sa forme la plus classique puisqu’elle reprend l’idéologie du sang et de l’immémorial, se meut en instrument de subversion des pratiques nobiliaires. L’article se veut ainsi une contribution à l’étude de la noblesse, des opérations généalogiques et de la validation sociale des savoirs qui prétendent au statut de science.