(Dé)fragmentation d’un espace urbain insurgé et réprimé. Saragosse 1591-1592
Abstract
En 1591, Saragosse est l’épicentre d’une révolte visant à défendre les lois constitutionnelles aragonaises face Philippe II, à la faveur de l’affaire Antonio Pérez. Devenu un enjeu en soi, la ville insurgée puis réprimée se trouve soumise à un double mouvement de fragmentation et de défragmentation dont le corps de pierre conserve la trace. Arpenter la ville, marquer le paysage urbain par l’écrit ou la crémation, jouer des frontières entre espace privé et public, conspirer, fuir, ou se cacher, cette geste suppose une intime connaissance de l’espace et des mécanisme du vivre ensemble spécifique à la société urbaine de Saragosse. Cet article propose donc de placer la question urbaine au centre du traitement de la révolte et de sa répression, en la mettant en relation avec les usages et les appropriations politiques de la ville. On fera ainsi l’histoire d’un espace vécu, en contexte de troubles, qui tisse une expérience urbaine de la révolte.