Vers une logométrie intégrative des corpus politiques médiatisés. L'exemple de la subjectivité dans les débats-panels britanniques
Abstract
Towards an integrative logometry of mediatized political discourse. The example of subjectivity in British panel debates.
This paper presents a methodology designed to deal with mediatized political discourse. Integrative Logometry is aimed at bridging the gap between qualitative and quantitative perspectives, offering the possibility to quantify speakers' suprasegmental strategies like positioning processes or choices of activity types such as narration or argumentation as well as textual markers. After coding manually a sample corpus, statistics are set by O'Donnell's Systemic Coder (2002) to compare the discourse of two ideologically antagonistic politicians in the programme Question Time broadcast in March 1993. Results show that only 9 features out of 140 forming the entire model are identified as significantly divergent by the software generating t stats. Yet the features highlighted span from discourse types and self positioning processes down to the choice of modal auxiliaries ; a multidimensional analysis is therefore indispensable. An internal characterisation of the two discourses compared (cell analysis) reveals that the notion of deviation is not sufficient to analyse the coherence of language activity in a given discourse.
Cet article présente une méthodologie spécifique destinée à traiter le discours politique médiatisé. Aussi bien qualitative que quantitative dans sa conception, la logométrie intégrative offre la possibilité de quantifier des stratégies de positionnements énonciatifs ou bien le recours à des activités cognitivo-discursives telles que la narration ou l'argumentation en même temps que des marqueurs textuels. Après le codage manuel d'un corpus échantillon, des statistiques sont générées par le logiciel Systemic Coder (O'Donnell, 2002) pour comparer la production discursive de deux politiciens d'opinions différentes ayant participé au débat panel Question Time en mars 1993. Les résultats montrent que seuls 9 traits sur 140 formant l'ensemble du modèle sont identifiés comme étant significativement divergents (Loi statistique de Student-Fisher). Les traits mis en exergue se répartissent sur l'ensemble de la grille, depuis les choix de genre et de mise en scène énonciative, jusqu'au recours à certains marqueurs modaux : cela montre la nécessité d'adopter une perspective pluridimensionnelle. Une caractérisation interne des discours comparés (analyse par groupement de cellules) révèle que la notion d'écart n'est pas suffisante pour reconstruire la cohérence des activités langagières au niveau d'un locuteur donné.