N. Beauzée and . Néologisme, Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, p.95, 1765.

S. Benharrech and «. , hybridité et préciosité moderne chez Marivaux », dans Marivaudage : théories et pratiques d'un discours, pp.33-34

, La formule « la conscience de l'éphémère » est empruntée au chapitre que Georges Poulet consacre à Marivaux dans ses Études sur le temps humain II : La distance intérieure, p.18, 1950.

. Marivaux, ». Le-miroir, and M. De-france, Journaux et oeuvres diverses, éd. Frédéric Deloffre et Michel Gilot, vol.1755, p.548, 1969.

S. Benharrech and «. , , p.38

G. Poulet and . Marivaux, La distance intérieure, p.17

. Marivaux, , p.50

J. Olivier, Alphabet de l'imperfection et malice des femmes, pp.331-332, 1630.

. Cf, L. Marivaux, and . Philosophe, Journaux et oeuvres diverses, éd Frédéric Deloffre et Michel Gilot, pp.279-280, 1727.

L. F. Marivaux and . Suivante, III, vol.3, p.86

L. F. Marivaux and . Suivante, , p.46

L. F. Marivaux and . Suivante, , vol.II, p.68

L. Marivaux and . Dispute, , p.22

L. Marivaux and . Dispute, , p.43

C. Voir and . Martin, Voir la nature en elle-même" : le dispositif expérimental dans La Dispute, Coulisses, vol.34, pp.139-152, 2006.

J. Rousset, . Une, and . Dans-la-comédie, , vol.91, p.123, 1988.

W. Moser and L. Prince, Une lecture de La Dispute, Études littéraires, vol.24, p.72, 1991.

C. Martin, Éducations négatives : fictions d'expérimentation pédagogique au XVIIIe siècle, p.324, 2010.

F. Dans-la and . Suivante, Croyant toucher au but, il s'exclame d'ailleurs : « Allons, allons, cela va très rondement ; j'épouserai les douze mille livres de rente 98 ». Pour ce personnage sans scrupule, la valeur de la femme qu'il courtise se mesure en espèces sonnantes et trébuchantes et la cupidité fait toujours pencher la balance en faveur de la plus riche. La demoiselle de Paris, qui envisageait d'abord son bien, sa main et son coeur comme « de grands présents 99 », entre ironiquement dans la logique comptable de Lélio pour évoquer le piège auquel son stratagème lui a permis d'échapper : « Donner douze mille livres de rente pour acheter le séjour d'un désert ! Oh ! vous êtes trop cher, Monsieur Lélio, et j'aurai mieux que cela au même prix 100 ». Le passage du don à l'achat fait écho au motif récurrent du dédit qui lie indissolublement promesse de mariage et reconnaissance de dette et dans lequel la Comtesse se trouve autant impliquée que Lélio, Lélio avoue sans détour au faux chevalier la logique arithmétique qui détermine son inconstance : la demoiselle de Paris avec ses douze mille livres de rente l'emporte nécessairement sur la Comtesse qui n'en a que six

. Marivaux, Sur la pensée sublime », Mercure, mars 1719, Journaux et oeuvres diverses, p.68

«. Marivaux, Suite des réflexions sur l'esprit humain à l'occasion de Corneille et de Racine », lu à l'Académie Française le 24 septembre 1749, Journaux et oeuvres diverses, p.485

Y. Voir and . Citton, Amabilités économiques. Science des coeurs et communauté d'affects chez

. Marivaux, La Fausse Suivante, vol.II, p.56, 2016.

L. F. Marivaux and . Suivante, , p.35

L. F. Marivaux and . Suivante, , p.46

, Et moi je voudrais qu'il ne m'aimât pas, car j'ai du chagrin de ne pouvoir lui rendre le

L. F. Marivaux, . Suivante, and . Iii, , vol.5, p.92

L. F. Marivaux and . Suivante, , p.103

L. F. Marivaux and . Suivante, , vol.II, p.54

L. F. Marivaux and . Suivante, , vol.II, p.72

. Marivaux, , p.27

L. D. Marivaux and . Inconstance, , vol.II, p.56

L. D. Marivaux and . Inconstance, 19 change ; encore si c'était un homme comme tant d'autres, à qui on dit ce qu'on veut, vol.II, p.58

, elle se voit contrainte de lui infliger par sa fidélité envers Arlequin, seule l'antériorité de la rencontre faisant pencher la balance en sa faveur : « Arlequin est venu le premier, voilà tout ce qui vous nuit ; si j'avais deviné que vous viendriez après lui, en bonne fois, je vous aurais attendu ; mais vous avez du malheur, et moi je ne suis pas heureuse 110 ». Sans doute la fidélité envers Arlequin continue-t-elle à l'emporter dans la balance de l'amour-propre comme dans celle de l'amour mais si les deux venaient à se confondre, le Prince pourrait bien l'emporter comme le suggère le dernier échange entre Silvia et le prétendu officier : « Croyez-moi, tentez de m'aimer tranquillement, et vengez-moi de cette femme qui m'a injuriée 111 ». De fait, dans la huitième scène, après l'offense redoublée de Lisette, Arlequin n'est plus qu'un obstacle (« c'est Arlequin qui m'embarrasse 112 »), à la satisfaction de son amour-propre comme à celle de son désir pour l'officier (« je dois aimer Arlequin 113 »). Tandis que Flaminia s'attarde sur le supposé déséquilibre entre les qualités de Silvia et les défauts d'Arlequin, Silvia se plaît à rêver d'une inconstance d'Arlequin qui légitimerait la sienne, souhait que le troisième acte vient exaucer. L'évolution d'Arlequin qui s'y manifeste, fait largement écho à celle de Silvia en ce qui concerne l'obstacle qu'oppose à la reconnaissance du changement d'objet d'amour le devoir de rester fidèle, Le chagrin de Silvia résulterait donc d'un déséquilibre qui n'est pas tant celui de l'amour non payé de retour, qu'elle avait pu écarter sans difficulté à l'ouverture de la pièce (« Force-t-on les gens à recevoir des présents malgré eux ? 109 » ) que celui entre l'agrément de l'officier et le mauvais traitement qu

L. D. Marivaux and . Inconstance, , vol.II, p.59

. Marivaux, , p.26

L. D. Marivaux and . Inconstance, , vol.II, p.59

L. D. Marivaux and . Inconstance, , vol.II, p.60

L. D. Marivaux and . Inconstance, , vol.II, p.74

L. D. Marivaux and . Inconstance, , vol.II, p.76

. Marivaux, , vol.5, p.20

C. Reprochait-À-lélio-une-jalousie-qui-le-conduisait-À-exiger-le-départ-du-faux, mais Carise n'a pas besoin de recourir à une analyse aussi fine de son discours que celle à laquelle Lélio soumettait celui de la Comtesse pour lui faire avouer qu'elle « aime mieux à présent son camarade que lui ». Pour justifier son inconstance, Églé « pèse » la valeur respective d'Azor et Mesrin (« le camarade vaut mieux qu'Azor ») avant de concéder à Carise qu'« il a l'avantage d'être nouveau venu » tout en soulignant que « cet avantage-là est considérable ». La condamnation de l'inconstance suggérée par Carise se heurte alors à l'équilibre absolu ressenti par Églé : « Mon bon coeur le condamne, mon bon coeur l'approuve ; il dit oui, il dit non ; il est de deux avis : il n'y a donc qu'à choisir le plus commode 115 ». Du côté des personnages masculins, l'inconstance ne donne lieu à aucune « pesée » mais les deux « camarades » se réjouissent d'une réciprocité qui éloigne le spectre du « désespoir » brandi par Carise, comme le souligne la courte scène 17 qui voit Azor passer de la tristesse à la gaieté lorsqu'il apprend qu'Églé aime désormais Mesrin. La nature censée répondre à la question initiale la déclare donc sans objet et répète ce que disaient déjà les personnages de La Double Inconstance : dès lors qu'« on n'est pas le maître de son coeur 116 », l'inconstance ne saurait entrer dans la catégorie des « vices de coeur », comme l'a soutenu Hermiane. Le retour à la sphère du jugement moral à la fin de la pièce fait cependant obstacle à l'issue pacifiée proposée par le Prince : « les deux sexes n'ont rien à se reprocher, Madame : vices et vertus, tout est égal entre eux

L. E. Prince, Je l'avoue, le procédé du vôtre est du moins plus hypocrite, et par là plus décent

, Mais surtout, alors que le dénouement de La Double Inconstance semblait donner corps au fantasme d'un mariage heureux entre puissance et innocence, La Dispute, prend acte, y compris par la dualité de sa construction dramaturgique, de leur incompatibilité. Car la manipulation à laquelle sont soumis les jeunes gens n'a plus l'amour pour excuse et ne révèle plus qu'« une pulsion d'emprise du puissant sur le faible 118 ». Si Hermiane juge « cette Adine et cette Églé insupportables 119 », le spectateur peut éprouver les mêmes sentiments envers le Prince et Hermiane que la dramaturgie expérimentale de Marivaux soumet à son appréciation. Marivaux peseur de mots À la pesée des « raisons » et des « penchants de l'âme », il faut ajouter celle des mots, En refusant de reconnaître un état d'équilibre, Hermiane alourdit le plateau des vices féminins de la mauvaise foi, ce trait qui parachevait « le portrait » de la Comtesse que celle-ci dégageait des propos de Lélio dans La Fausse Suivante, p.37

. Marivaux, , p.99

L. Marivaux and . Dispute, , p.43

C. Martin, Voir la nature en elle-même" : le dispositif expérimental dans La Dispute, Coulisses, vol.34, p.152, 2006.

L. Marivaux and . Dispute, Gérard de Nerval comme « peseur de mots, amoureux des mots, de leurs nuances, de leurs qualités », formule qui pourrait aussi s'appliquer à Marivaux, dont la réflexion sur la traduction est d'ailleurs d'une grande modernité 122 . On s'en tiendra ici à l'exploitation dramaturgique particulièrement efficace que celui-ci fait de la pesée des mots, notamment dans La Fausse Suivante. Dans la scène II du deuxième acte, Lélio commente successivement deux termes employés par La Comtesse et finit par s'attirer la raillerie de son interlocutrice : « Je suis d'avis de ne dire plus mot, et d'attendre que vous m'ayez donné la liste des termes sans reproches que je dois employer [?] 123 ». Après l'adverbe « effectivement », qui « marque », selon Lélio, connotations péjoratives 120 mais que Valéry Larbaud a réhabilitée en filant la métaphore des « balances du traducteur 121, p.41

L. A. Comtesse, Supportez donc mon ignorance : je ne savais pas la différence qu'il y avait entre connaître et sentir

. Lélio, . Sentir, and . Madame,

, Pinard, 1831), évoquant le tableau d'Eugène Isabey Le cabinet d'un alchimiste (Lille, Musée des Beaux-Arts), Gustave Planche demande s'il convient « de chicaner M. Isabey sur la vraisemblance de sa composition » et répond : « il nous traiterait de littérateur, de peseur de mots ». À la fin du siècle, la valeur péjorative de l'image reste la même sous la plume de Petit de Juleville lorsque, saluant en Chateaubriand le précurseur de la critique contemporaine, il affirme : « Auparavant, le critique n'était qu'un peseur de mots, un vérificateur de détails, un abstracteur de riens littéraires » (Histoire de la langue et de la littérature française, Lélio excelle donc à peser les connotations des mots autant que le registre dont ils relèvent, ce qui lui permet de déceler les manifestations d'un amour naissant pour le Chevalier que la Comtesse refuse d'avouer et peut-être de s'avouer à elle-même, si 120 Par exemple, dans le Salon de 1831, p.150, 1899.

, Chacun de nous a près de soi, sur la table ou sur son bureau, un jeu d'invisibles, d'intellectuelles balances aux plateaux d'argent, au fléau d'or, à l'arbre de platine, à l'aiguille de diamant, capables de marquer des écarts de fractions de milligrammes, capables de peser les impondérables ! Auprès de ces Balances, les autres instruments de notre travail, matériels et visibles, -Dictionnaires, Lexiques, Grammaires -simples dépôts de matériaux en ordre, boîtes de mots rangés à leur place alphabétique et numérotés selon leurs sens et leurs nuances : boîtes de pastels. L'essentiel est la Balance où nous pesons ces mots, pp.82-85, 1946.

;. Dans-ses-«-réflexions-sur-thucydide, L. Paris, and . Seuil, « [?] s'il est vrai qu'il y ait un rapport entre les événements, les moeurs, les coutumes d'un certain temps et la manière de penser, de sentir et de s'exprimer de ce temps-là ; ce rapport que je crois indubitable se trouve assurément dans ce que Thucydide a pensé, a senti, a exprimé. Vous ne pouvez donc altérer sa façon de raconter sans nuire à ce rapport, sans altérer ces faits même, sans changer un peu la sorte d'impression qu'ils nous feraient. Je serais tenté de croire qu'ils perdent quelque chose de leur air étranger, Marivaux, commentant la traduction de Perrot d'Ablancourt, développe une argumentation qui préfigure à certains égards celle d'Antoine Berman (voir notamment La Traduction et la lettre ou l'auberge du lointain, 1999.

L. F. Marivaux and . Suivante, 124 Voir citation note 60, vol.II, p.52

J. Goldzink, présentation de La Fausse Suivante, L'École des mères, La Mère confidente, 1992.

A. Deneys-tunney, «. Marivaux, ». , and D. Siècle, , vol.35, p.216, 2003.

E. Kant, Fondation de la métaphysique des moeurs

, Sitten, 1785] dans Métaphysique des moeurs I, trad. Alain Renaut, p.97, 1994.

, Notamment dans ses « Réflexions sur l'esprit humain à l'occasion de Corneille et de Racine, Journaux et oeuvres diverses, pp.471-492