P. Fabri, , p.38

, Voir supra

, Guillaume des Autels, op. cit, p.11

D. Voir and . Maingueneau, , p.16

, « La construction diaphonique permet à l'énonciateur de signaler ce qu'il a retenu, ou veut bien retenir, du discours de l'autre, la manière dont il l'interprète, la pertinence qu'il lui attribue d'un point de vue argumentatif, p.78

, Meigret insiste d'ailleurs sur cette fidélité : « ? observerey non seulem?nt l'ordre de son langaje, m?s aosi l'arçhit?cture de l'ecritture, q'il dit ?tre d?s savans : ? a la q?lle (com'il dit) se do?t ranjer la vray' ? nayve prononçíatíon françoeze. » (Louis Meigret

, L'opposition quasi constante 79 aux thèses de Meigret se fait de différentes façons, par exemple à l'aide d'un terme modalisateur : [?] ceste furie m'ha faussement accusé, disant que je veux prononcer toutes les lettres, p.80

, Bourgongne de prononcer r, pour l, je ne say en quel quartier tu l'as ouy : mais jamais je n'y prins garde, p.81

, Il s'agit d'un type de réfutation distingué par Cicéron, puis par Pierre Fabri, celui qui consiste à nier « la prinse que

, La réfutation peut encore se faire par une prise de distance, un refus d'assumer une appellation proposée par l'adversaire. C'est le cas dans les désignations autonymiques dépréciatives qui suivent : Nostre e, ha trois diverses puissances, p.83

, Guillaume des Autels, op. cit, p.12

, Voir supra

P. Fabri, , p.80

, Elle s'exerce, par exemple, dans les compliments simulés adressés à l'interlocuteur, dans des propositions comme « la seignorie du venerable Meigret, On note quelques éléments de louange, bien sûr à mettre au compte de l'ironie, p.46

, Voicy un tresbon commencement d'asnerie

O. Voir-pierre-fabri, et Cicéron, De l'invention, I, XLII, 79, p.120

A. Guillaume-des, Souligné par nous, comme dans les exemples qui suivent, p.27

, Pour réfuter, l'auteur se sert également de l'argumentation ad personam c'est-à-dire « une attaque contre la personne de l'adversaire et qui vise, essentiellement, à disqualifier ce dernier » 86 : [?] ceste furie m'ha faussement accusé, disant que je veux prononcer toutes les lettres, vol.87

, eusses pas dit, Meigret, cela mal dependre du precedent

, pour montrer la bestise de cest ecervelé, en ce qu'il dit, que l'une & l'autre voyelle garde sa puissance entiere, p.89

, L'argument ad personam peut consister à critiquer les capacités de raisonnement de l'adversaire

, articulé autour des termes « menteur » et « incrédule », en en contestant les conclusions : Ou tu dis celuy estre incredule, qui ne croid point une chose soit vraye ou non, ou celuy qui ne croid point la verité, p.90

, Il oppose un autre raisonnement à celui-ci : Par un autre dilemne, un petit mieux formé que le tien

, Il s'agit ici de réfuter l'adversaire, d'abord en « demonstrant tout son argument estre vicieux » et ensuite « en faisant contre son argument ung aultre aussi fort ou plus fort

, Il arrive enfin que la réfutation proposée par Guillaume des Autels soit assez limitée et passe par le recours à la force d'une vérité ou d'une évidence pour le moins subjective : « je n'ay donq besoin de faire plus longue responce, à ce dequoy tu me charges, puis que la verité apparente à tout bon esprit, m'en deculpe » 92 ; « l'invention, disposition, & eloquution que l'õ void en voz defences, pp.54-57

. Selon-pierre-fabri, entre autres pour refuser de rivaliser avec l'adversaire en quantité de reproches : [?] dirons que plusieurs aultres choses sont a dire que nous ne voullons pas dire, affin que l'en ne die pas que nous parlons plus par envye que par la verité, luy priant qu'il juge de l'ignorance de nostre adversaire, en nous recommandant à luy. En la derniere, nous dirons, combien que nous pourrons monstrer beaucoup de telles imbecilitez de luy, nous ne les voulons point declarer, p.28

C. Perelman, L. Olbrechts-tyteca, and O. , Pour la distinction entre ad hominem et ad personam, voir ibid et les articles de Gilles Declercq, « Avatars de l'argument ad hominem » et Ruth Amossy, « L'argument ad hominem dans l'échange polémique », parus dans La parole polémique, études réunies par G.Declercq, M.Murat et, J.Dangel, pp.327-376, 2003.

A. Guillaume-des, , p.26

. Ibid,

, Pour Chaïm Perelman et Lucie Olbrechts-Tyteca, ce type d'argument vise à « appliquer le même traitement à deux situations qui sont le pendant l'une de l'autre » ou « l'inverse l'une de l'autre » 98 . Il suppose une relation de symétrie et, Réplique & riposte La réplique opposée à l'adversaire Louis Meigret prend souvent la forme d'une argumentation par la réciprocité 97 et c'est à ce « tac au tac » que nous aimerions nous intéresser maintenant

, De même, s'il est beau ou juste d'être mis dans telle situation, il le sera aussi d'y mettre quelqu'un, p.99

P. Selon-ce, Guillaume des Autels utilise ainsi ponctuellement les exemples de Meigret pour le contrecarrer : [?] je ne me veux ayder d'autres exemples que les siens, pour ce pendant qu'il combat contre son ombre, p.100

, comme application du principe de retour à l'envoyeur. La plupart des injures utilisées sont retournées à l'expéditeur qui s'en servait avant Guillaume des Autels. Il en va de même pour plusieurs raisonnements, dont celui qui porte sur le syllogisme hypothétique menteur/ incrédule, évoqué plus haut, et qui vient de la traduction d'un texte de Lucien de Samosate, La notion de réciprocité peut aussi être invoquée à un niveau plus général, p.54

. Dans-un-article-intitulé-«-singer-cicéron-ou-braire-avec-apulée, Michel Magnien aboutit à un constat semblable après avoir étudié un certain nombre de textes polémiques de la Renaissance, textes selon lui caractérisés par « la volonté de reprendre la parole adverse, et de la retourner » (art.cit., La parole polémique, Murat et J.Dangel, p.443, 2003.

C. Perelman and L. Olbrechts-tyteca, , pp.297-302

R. Aristote, , vol.II, p.266

A. Guillaume-des, , p.40

L. Menteur-ou-l'incrédule and L. De, traduit de grec en françoes, par Louis Meigret, avec une écritture q'adrant à la prolaçion, p.1548

, Dans les comparaisons disqualifiantes, utilisées par les deux hommes, p.105

, Ce procédé, qu'Aristote qualifie d'« excellent » suppose « que l'accusateur puisse paraître avoir mal agi plutôt que son adversaire ». Il « sert à détruire l'autorité de l'accusateur » en lui contestant sa supériorité dans l'argumentation : « Celui qui accuse a la prétention, généralement, d'être meilleur que celui qui est poursuivi ; il s'agit, par conséquent, de le réfuter sur ce point » 106 . Cette variante du lieu de la réciprocité est utilisée par Guillaume des Autels lorsqu'il conteste la capacité de Meigret à le critiquer : « quand un homme detracte de l'erudition d'autrui, c'est, Dans la mesure où il s'agit de réfuter les remarques de l'adversaire, on peut aussi évoquer ici le lieu qui se tire « des paroles prononcées contre nous mêmes », lieu qui a pour fonction de « combattre celui qui les a prononcées, p.107

. ********************,

, La querelle entre Meigret et Guillaume des Autels constitue un réservoir de procédés, d'arguments, qui peuvent alimenter une poétique du brocard. Il est du reste à noter que Meigret recourt aux mêmes arguments que son accusateur : il accuse Guillaume des Autels de manquer de raison (« si davantaje vous usiez eté homes de rezon? »), il l'accuse de proférer des calomnies (« Il a tu, de calomníe ou d'iñorançe, l? prinçipes, ? discours de rezon qe j'ey mis ?n avant »). Lui aussi reproche à son adversaire de parler pour ne rien dire (« si Gyllaome n'a point de melleurs r?zons qe ç?lles q'il nous a ja propozées, je suys d'avis q'il ne luy prene po?t d'envie de nous ?n parler, Les répliques, ripostes et défenses, mélange visiblement organisé de confirmation d'une thèse préalablement défendue et de réfutation polémique, sont donc largement constituées de réparties qui consistent à renvoyer des critiques, des reproches, à l'envoyeur

, Le parti-pris de véhémence des deux hommes n'est pas retenu dans le Dialogue de l'orthografe de Jacques Peletier du Mans, dans lequel l'« Apologie à Louis Meigret

, « çete cùe n'?t pas de çe veao ». L'animal est doté d'une bonne image, dans la pièce poétique « La Vache & le Veau » de Barthélémy Aneau, Décades de la description, forme, et vertu naturelle des animaulx, tant raisonnables que Brutz (Lyon, Arnoullet, 1549), La remarque est la suivante dans les Défenses, p.40

, « tu ne de?ves aosi charjer ? enter ?n ta t?te çes b?lles, ? amples or?lles d'Ane ». Le terme est pris en considération dans la rubrique « Le bestiaire de la polémique » du Traité des invectives au temps de la Réforme, p.344, 2004.

, Pour Guillaume des Autels, voir op.cit., p.14 ou 26. La remarque est la suivante dans les Défenses

R. Aristote, . Ii, and . Xxiii, , vol.7, p.270

, Guillaume des Autels, op. cit, p.25

. De-contestations-contre-le-système-du-grammairien, sans jamais que l'auteur ne choisisse de recourir à la polémique. Peletier expose le problème dans un dialogue qui doit laisser la liberté de choix au lecteur : Il me semble que le Dialogue ?t le plus propre an teles especes de dissansions : afin que ceus qui ont inter?t an la cause, e que nous voulons gagner par les moyens qui nous samblet les meilheurs, puisset avo?r lo?sir de se resoudre auquel des deus partiz iz voudront : ou paravanture des deus an f?re un moyen

, Peut-être s'agit-il là d'une illustration de cette colère salutaire que recommande Aristote dans l'Ethique à Nicomaque 110 , une colère qui intervient à propos, mais que Des Autels dit regretter lorsqu'il évoque des exemples d'aimables dissensions : Crase et Antoine, de leur temps les deux plus divers, tendans à mesme fin, ne suyvoient pas mesme chemin, et toutefois cela ne desnouoit point le neud de leur amitié, À ce genre ouvert, dialogique, les deux adversaires que sont Meigret et Des Autels substituent un ton monologique, tout en prétendant éventuellement laisser une marge de liberté à un lecteur pris à partie

, La référence faite ici à deux dialogues cicéroniens 112 montre qu'il est difficile d'assumer cette violence verbale sans la nuancer quelque peu, sans présenter cet exercice monologique et coercitif comme le résultat d'une contrainte exercée par un partenaire de mauvaise volonté

, Dialogue de l'Ortografe e prononciacion Françoese, departi an deus Livres, p.8

L. Voir-giovanni-della-casa and . Galatée, premierement composé en italien par J.de la Case et depuis mis en françois, latin, allemend et espagnol, p.308, 1609.

. Voir-aristote, . Ethique-À-nicomaque, L. Paris, and . Livre-de-poche, , p.176, 1992.

A. Guillaume-des, , p.57

L. L'orator-d'abord and . De-oratore-ensuite,